mardi 26 janvier 2010

26 janvier - Dancing for Independance day











Il s’était décidé hier que j’irais visiter une école et prendre des photos. J’ai réalisé que c’était “Independance day” et donc je me demandais ce que et qui j’allais pouvoir rencontrer. Finalement, en arrivant - guidé par Rampaji - dans cette petite école, dans une ruelle étroite, j’entends de la musique. La directrice nous reçoit ; je commence par lui demander de m’expliquer quelque peu le système scolaire (calendrier, frais de scolarité, etc ; nous sommes dans une école privée). Nos anglais approximatifs respectifs ne me permettent pas de tout saisir de ces explications ; et je sens qu’elle a d’autres choses à faire. Elle m’invite alors à la suivre et nous escaladons les escaliers étroits et obscurs ; la musique se fait de plus audible et je commence à entre la voix des enfants. Tout à coup, surprise : nous arrivons sur le toit où tous les enfants, en uniformes et, pour certains, en grande tenue de danse, sont regroupés pour faire la fête. La directrice me fait asseoir sur l’unique fauteuil du toit - son fauteuil à elle, je suppose. Et le spectacle commence. Durant plus de 30 minutes, des enfants, des filles pour la plupart mais aussi un garçon, se mettent à danser sur une musique indienne très rythmée. Un régal ... En réalité, le jour de la fête nationale, tous les enfants vont à l’école mais pour des activités de prière et de danse. Je retournerai à l’école demain pour photographier les enfants ... au travail.

Une association d'origine espagnole vient en aide à la scolarisation des filles pauvres de cette région. Cette association ayant un bureau à Pushkar même, je prendrai contact avec eux. Car Rampaji me dit ne plus être en mesure de payer les études de 3 de ses enfants - et effectivement, compte tenu du salaire, les frais de scolarité (uniforme et photocopies inclus), ce n'est pas donné; j'aimerais donc en savoir plus et, peut-être, passer le relais.



(Je garde les meilleures photos pour la soirée "India" que je projette à mon retour .... :-))


Après un bon déj’ chez Nizam, sieste au soleil. Comme c'est un jour de congé national, il y a plus de monde sur les ghats pour les rituels. Depuis ma terrasse, je shoote pendant un long moment.


Puis je me remets en route ; je souhaite en savoir un peu plus sur le “biznes” à l’indienne et j’entre chez un boutiquier revendiquant des écharpes et autres "100% pure soie". Je n’étais pas là pour acheter mais il me sort toute sa marchandise (fabrication maison) ; il a son propre atelier, exporte un peu partout (il me montre fièrement l’ensemble des cartes de visites de ses exportateurs). C’est direct, cash. Le busines, en Inde, c’est presque sacré.


Au bout d’un moment de conversation, il enlève un tissu recouvrant un moniteur et o, stupeur, j’assiste en direct au visionnement des travailleuses (tiens, ici, ce sont des femmes). Vidéo surveillance ? Marketing ? Prolongeant la discussion, et commençant à en apprendre sur les tarifs de soie pure, je commence à me demander pour quel salaire dérisoire ces femmes travaillent. En soirée, chez Nizam toujours, je rencontre Laurent, photographe et vidéaste de Cahors, qui me confirment que derrière le décor il y a des coulisses et que les villageois (hommes, femmes et enfants) alentours sont largement exploités. Le salaire mensuel d’un enfant saisonnier dans un hôtel est de 1000 roupies (env. 18 euros). Un professeur gagne officiellement 10 000 roupies. Dès mon premier jour ici j'avais appris que la ville était ceinturée par des dizaines (sinon plus) de "factories" où les villageois du désert viennent travailler. Combien gagne cette femme d'au moins 60 ans qui balaie continuellement la guesthouse dans son si beau sari, demandant, dès qu'elle le peut, quelques roupies (je n'ai accepté de le faire qu'en échange de quelques photos d'elle) ? Et celles qui balaient régulièrement - voilées - les rues de Pushkar ? "L'Inde", en tout cas, travaille dur et sans trop de scrupules, semble-t-il. L'argent n'y est pas moins adoré que les dieux - ainsi que me l'expliquera Laurent qui s'intéresse de près à ces réalités. Et c'est en même temps une "amérique" où tout reste à faire, ce qui explique le dynamisme des entrepreneurs.


Laurent me donne pas mal d’idées d’endroits à visiter. Il me confirme que la crise frappe l'Inde et surtout dans les endroits touristiques où pas mal de prix (des hôtels, notamment, sont en chute). Il m’emmène découvrir le meilleur restaurant à buffet de la ville et, effectivement, je ne suis pas déçu (et outre le buffet à volonté pour 1 euro environ, une assiette d’excellentes frites en sus). Et dans un jardin à l’africaine (pour moi) de surcroît en cette douce soirée. Laurent m’explique comment faire pour aller à la rencontre des gens “autres” que les boutiquiers - ce que je cherche à faire depuis quelques temps mais ne savais comment. Je tenterai ça demain ... D’autres Indes encore émergent peu à peu. L'Inde en tout cas ne se limite pas aux cartes postales magnifiques de safran et de rose de nos mémoires ; Indes multiples ...


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