mardi 19 janvier 2010

18 & 19 - Big Bazar ...






(un petit problème internet m'empêche de charger les photos ce soir ... à suivre, donc ! Mais je shoote un max, c'est une jubilation. Vérifier demain ou les jours d'après, je mettrai au fur et à mesure les photos "en retard")

18 janvier

Je décide de rester dans Main Bazar et de lire, ayant emmené avec moi un livre sur l’art indien. Je comprends mieux à présent l'histoire de ce pays et, surtout, les rapports entre indiens et musulmans, vieux de plus de 1000 ans. Delhi fut un sultanat.

Si vous voulez voir les merveilles "classiques" - j'en avais vue quelques-une au musée Guimet à l'occasion d'une expo il y a quelques mois - cherchez sur les Web les Bouddhas de l'ère Gupta. Une splendeur. Je n'en avais jamais vu d'aussi beaux, fins, raffinés, fluides, intérieurs ... magiques. J'avais écrit un article sur cette expo que vous trouverez peut-être encore sur www.artnet.fr (signé : étienne fauré).

Mais je dois changer d’hôtel et j’avais trouvé, pas très loin, dans une petite ruelle parallèle, un “truc” à 250 rps (env. 4 euros) la nuit. Je m’y installe puis rejoins mon “bistro” pour un tcahï (thé indien), 0,15 euros environ

J’entre-coupe ma lecture par des déambulations dans le quartier, j’explore les ruelles, prends des photos.


Je reviens au bistro et continue ma lecture.

Je fais connaissance, à l’heure du dîner, avec un sympathique couple de Français, stylistes, vivant environ 4 mois par an en Inde et Népal où ils font confectionner leurs créations qu’ils vendent ensuite sur les marchés d’Ardèche. J’apprends une foultitude de choses et de trucs divers : adresse fiable pour organiser un voyage, guesthouse encore moins cher et bien plus salubre pour demain (ils m’ont gentiment fait visiter leur chambre), cigarettes coréennes à 30 rps (moins de 0,5 euro), etc. Nous passons ensemble une très bonne soirée. Après quoi je recommence à lire puis je termine la soirée, la nuit complète étant venue, par des photos de rue, de nuit. Je m’enhardis de plus en plus parmi ces ombres noctures.

Depuis mon arrivée dans cet hôtel je demande une seconde couverture (il fait vraiment froid la nuit), mais pas moyen. Finalement, on me dit ce soir à mon retour qu’il faut payer un supplément - je renonce. Les toilettes ne fonctionnent pas (c'est plus ennuyeux pour eux que pour moi). J’entends le ronflement du voisin comme si nous partagions la même chambre.

Le seul avantage de cet hôtel est son "restaurant" sur le toit : de là, on peut voir une grande partie du quartier et rien ne vaut les vues aériennes. "Main Bazar vu du Ciel" !



Le fog est à peu près constant, les nuits sont froides. Il n'y a de chauffage nulle part (hôtels, bistro, ...)

Je vais à présent tenter de dormir, enfiler un 4è pull, le plus gros, en grosse laine et m’enrouler dans l’unique petite couverture.

Bonne nuit à tous !


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19 janvier

Après une nuit mémorable (impression d'avoir dormi nu sur une planche, et réveils constants), je quitte l’hôtel aussi vite que je peux et vais emménager dans la guesthouse renseignée par les amis rencontrés la veille. Effectivement : propre et encore moins cher pour 2, et ... 2 couvertures. Dans une ruelle étroite de même pas un mètre mais tout proche de la german bakery et de ... quelques copains locaux que je commence à me faire ici !

Après un bon moment de lecture, ma journée s’est passé à faire des photos. En fin d'après-midi, j’ai passé un long et agréable moment dans la boutique d’un kachmiri qui vend différentes sortes d’écharpes et autres créations. On sympathise, on rit (car on rit beaucoup ici). D’autres amis à lui sont là, je fais des photos de chacun ... (On enlève ses chaussures en entrant dans la boutique et on s'assied par terre ; mes hôtes sont musulmans du Cachemir). Une italienne de Naple était là aussi et nous sommes restés longtemps ensemble à discuter de tout autour d’un tchaï (thé du coin : thé, épices, lait, sucre). Après quoi je pars dîner et je retrouve par hasard mon sympathique couple de stylistes et le dîner se passe excellement bien. Je rentre à la guesthouse prendre une douche, il devrait y avoir de l’eau chaude. Oui, ouf. Puis je repars pour un dernier petit safari photo dans les rues noires de Main Bazar (pas d’éclairage public), seules les phares et les devantures des échoppes, qui ferment une à une, éclairent les lieux. Un peu partout, des petits groupes d’hommes ou de femmes (voire d’enfants) allument des feux, à même la rue ou le “trottoir”, pour se réchauffer ou cuisiner. Toute la journée, et à intervalle régulier, il est possible de manger à l’un de ces chariots qui dégagent de bonnes odeurs dans la rue. Pour les Indiens, la nourriture est si peu chère qu’il est plus intéressant de manger là que de faire soi-même à manger.


Au fil des jours me frappe ce fait : on vit dans la rue. C’est encore plus fort que ce que j’ai pu vivre en Italie. Certes, comme touriste, on se fait alpaguer toutes les minutes pour un rickshaw, une paire de lunettes, du hash (souvent ...), et on est le “my friend” de tout le monde. Mais tout se passe avec le sourire. Au bout de quelques jours dans Main Bazar, j’avoue même commencer à me sentir du quartier !

J’ai fait la connaissance d’un jeune Indien, 26 ans, ancien taxi et pécheur, ayant réussi à faire sa place en France. Installé à Borme-les-Mimosas, il fait les marchés où il écoule les vêtements qu’il importe d’Inde. Il rentre en France le 16 février, son français est presque parfait. Lors de mon dernier safari photo de cette fin de journée, nous avons longuement discuté.

Main Bazar est un quartier hallucinant ... ce n’est comparable à rien de ce que j’ai pu vivre ou voir (à la télé) en Europe. Les photos ne donneront qu’une très faible idée de la vie bouillonnante et chaotique de ces rues et ruelles où tout se mélanges : odeurs, hommes et femmes, humains, animaux perdus, chiens, vaches, ... ; ordures ... superbes petits écoliers en uniformes rouges impeccables entassés sur un rickshaw, femmes superbes dans leurs saris, miséreux abandonnés du monde, sadous et estropiés, musulmans, sikhs, hindous, ... On finit par trouver ce mélange et ces contrastes tout à fait naturels. Et ces yeux, ces regardds, toujours ces yeux et ces regards ...

Une chose est sûre : je serai content de quitter Delhi pour voir autre chose en Inde mais Main Bazar restera une expérience jusqu’à ce jour unique dans ma vie - et je vous la recommande. Mais il faut y rester quelques jours.

J'espère pouvoir charger les photos le plus rapidement possible !

Une fiesta "INDIA" à Paris en février commence à prendre forme ...

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