jeudi 4 février 2010

3 et 4 - Sleeper again ; Delhi again ...





Le 3 est le jour où nous préparons le départ. J’appréhende un peu le retour à Delhi ... j’y ai eu si froid !

Flor m’ayant demandé si j’acceptais de faire son site web de styliste, nous avions commencé hier une série de photos d’elle en modèle avec ses céations, sur les terrasses et toits de la guesthouse. Lumières magiques de fin de journée et fond bleu turquoise léger des murs de la guesthouse, jeux des arabesques et des ogives ...


Aujourd’hui, nous risquons la séance shooting devant un magnifique temple ... Moments magiques ! Naturellement, tout le monde nous regarde, intrigués, mais nous (ou plutôt : elle) ne récoltons que des compliments ! En chemin vers le temple, je m’étais amusé à “shooté” Flor de derrière ; tout le monde bien sûr a remarqué le petit jeu et au retour, les commentaires n’ont pas manqué ; mais c’était tellement gentil. La liberté occidentale n’est pas dans les traditions et il faut tout de même rester vigilants (un homme et une femme amoureux ne s’embrassent pas langoureusement dans la rue, ça ne se fait pas du tout. Un couple qui s’était un peu abandonné en bordure des ghâts s’est vu interpellé par la police et privé de passeport pendant 3 mois en attendant un procès qui leur a coûté ... 500 roupies d’amende ... that’s India aussi ...). Mais il est très fréquent que les hommes, entre eux, marchent main dans la main. Contraste, contradictions - en apparence, et pour nous du moins.

Cest la course ... Je dois remettre toutes les photos faites à Fior di Loto à Kam ; nous tentons désespérément de transférer les photos mais impossible ! Finalement, Kam me demande une séance portait d’elle et son mari. Je leur enverrai les photos sur DVD depuis Paris.




Je n’ai plus guère revu mes copains gypsies depuis que je leur ai fait comprendre que je ne pouvais pas tout payer tout le temps. Je leur ai fait d’autres propositions mais ils préfèrent leur liberté totale. Ils gardent toute mon affection. J’espère, lors de mon prochain séjour, leur consacrer un reportage. Un photographe croisé dans une rue m’a montré le livre qu’il avait consacré aux Roms de Roumanie : les visages qu’il me montre sont typiquement ... indiens !

A 19h, le rickshaw réservé par Flor (un de ses copains ici) vient nous chercher à la guesthouse ... pas eu le temps de dire au revoir à tout le monde ... dans la main street, nous lançons des “by take care” régulièrement ; difficile de partir ...


Nuit en bus sleeper, toujours aussi hallucinant ... J’ai trouvé le mot pour les désigner (surtout ceux de mauvais confort) : wagons à bestiaux. Mais au moins, ça roule ! Juste avant de monter dans le sleeper, je prends des photos (de nuit, donc) de jeunes faisant des popcorns sur le feu, sur leur charette du moyen-âge. Enchanté et heureux, il m’offre une poignée de popcorons divins !


Ce 3, Fin d’après-midi, j’accompagne Flor pour un tour en hélicoptère (oui, c’est apocalypse now, à se demander comment il n’y a pas mille tués par jour) - au moins 20 km au total dans les rues surrencompbrées de Delhi, surtout après 18h (en comparaison, le trafic parisien est d’un calme bucolique) et je découvre enfin d’autres aspects et vues de cette ville tentaculaire aux longues et larges avenues bordées d’arbres (poussiéreux), de belles maisons et de plus laides aussi. Flor doit boucler différentes commandes. Chez un marchand de tissu d’un autre quartier commerçant tout à fait hallucinant (pour nous), je commence spontanément à faire quelques photos de Flor. Le “boss” m’interpelle, pensant que je copiais pour la concurrence (ici, tout se fait en copier-coller). Je lui montre les photos pour le rassurer, en fait une de lui dans son bureau. Il aime, m’en demande d’autres ... et puis me demande de continuer à faire des photos de son “team” (rires avec les uns et les autres pendant que Flor bosse ...!) puis une photo de famille finale. That’s India ! Ah, mais le “boss” du shop en question est le fils de son père et je découvre en partant ce dernier. Pourquoi le fils n’a pas convié son père à la photo de “famille” finale .... eh bien, ce genre de relations psychologiques dans les sociétés familiales sont universelles ! Mais le père, si digne dans son bureau, était d’une photogénie absolue. Next time.


J’ai dû me trouver une chambre à ... 1h30 du matin, celle où je pensais avoir la nuit ayant été bookée entretemps ... ultime aventure à Delhi !

Ce 4, dernier repas à Delhi où il fait enfin sec et plus chaud. Ma première bonne nuit à Delhi ! Ce midi, un dernier délicieux thali. Dernières photos de rue à la volée, rires avec certains commerçants (dont un ébeniste entouré d’une bande de copains et dont aucun ne parlait un mot d’anglais) ; femmes “working machines” bossant dur dans des tranchées, enfants gris de poussière, ... et déjà ce quartier déjanté de Main Bazar où j’ai commencé à me faire des contacts locaux me manque aussi !

Mon taxi pour l’aéroport vient me prendre à 14h. Demain à 8h, je serai dans le RER pour une toute autre aventure, en péniche sur la Seine. Et dans 2 ou 3 mois, peut-être ... car mon (premier!) visa expire le 30 juin.

Un voyage dans ce “pays” peut changer une vie.

13h30. Je prends un dernier “black cofee” dans mon petit bistro habituel de Main Bazar. Photo du patron dont la cordialité s’est manifestée dès qu’il m’a vu revenir hier. Il était tout chic aujourd’hui et très aimable (je ne l’avais pas connu comme ça il y a 15 jours).

14h. Le taxi - “black & yellow” comme au départ vient me chercher à la guesthouse (la ruelle fait à peine un mètre, il vient donc me prendre à pied). Jeune homme très sympathique. 3 de ses copains me demandent une photo un peu délirante ... Mon chauffeur me fait monter devant pour que je puisse prendre des photos. Tout au long de la route - pas trop de trafic mais toujours autant de klaxons - il me montre les différentes zones, les chantiers en cours (un peu partout, surtout un gigantesque métro), les hôtels de luxe, la zone résidentielle des politiques, la zone résidentielle - immense, une ville dans la ville - des militaires, ... Un homme pisse contre un mur, des femmes portent des casques jaunes sur un chantier, des enfants sales à même le trottoir en bord de rue à 4 voies, les feuilles poussiéreuses des grandes avenues, le slalom gauche droite des dépassement de véhicule de tous ordres - de la berline de luxe à la charette du moyen-âge, la nuée des hélicoptères, des motards, ...

J’arrive tôt à l’aéroport (un nouvel aéroport, immense, est en construction). Le “café” passe du simple au triple et j’aurais mieux fait d’acheter une grande bouteille d’eau en ville ; il fait chaud, je meurs de soif, et je compte chaque roupie. Le bar où je prends un expresso (quasi un vrai, mais ceux de Nijam à Pushkar me manquent!) est équipé de Wi-fi ; mais il faut introduire un n° de portable indlien ou acheter un “passeport”. Vivement l’aéroport du Barhein où le Wi-fi est gratuit !

On m’avait dit qu’au contrôle, il était impossible d’embarquer à bord avec briquet ou allumettes. J’ai donc planqué un briquet dans le sac principal, en soute ; et gardé un peu cachés un autre briquet. Mais impossible de frauder ... Sachant qu’il y avait une “smooking room” de l’autre côté, je me demandais donc comment faisaient tous les fumeurs. Eh bien, très simple : ladite smooking room, monstrueusement enfumée, est équipée d’un allume-cigare comme dans les voitures ... Là je rencontre 2 sympathiques Bretons revenant de 4 semaines au Népal. Plus qu’enthousiastes. Notre avion a du retard ; on ne sait où se fait l’embarquement. Une hôtesse nous promène d’une gate à l’autre ... je me demande si nous avons perdu ou non des passagers au cours de ce circuit ... Avec au moins une heure de retard, l’avion quitte le sol indien. Snif. Peu de temps avant l’arrivée à Bahrein, ma covageuse, une indienne vêtue à l’Occidentale, se réveille et j’entame la conversation. Elle vient du Penjab (Nord de Delhi) ; elle a fait 8h de voiture jusqu’à l’aéroport d’où elle aura 4 escales avant d’arriver au Canada (près de Toronto) où elle réside. C’est mon dernier contact indien ... je lui donne donc ma dernière carte de visite personnelle et une carte de visite de Fior di Loto (je me dis que vu son émancipation, elle sera sans doute sensible au projet de la Fondation).

A l’aéroport de Bahrein que j’ai eu tout le loisir de découvrir trois semaines plus tôt, je me rends d’abord boire un bon café où je liquide quelques dollars vaguement échangé contre des roupies à Delhi. Le temps passe, l’heure d’embarquement pour Paris approche ; je décide d’aller en fumer une dernière au smooking room. Tout à coup je vois venir vers moi un agent de l’aéroport, talkie à la main. J’étais le dernier passager manquant à l’appel ... et on me cherchait un peu partout dans l’aiport ... Voilà ce qui arrive quand on se fait à la vie shanti shanti ... Je monte donc à bord en grand dernier et à peine installé, les portes se ferment et zou, décollage ... Mes 2 copains Bretons sont assis une rangée devant moi, au milieu ; ils sont à bord depuis 20 minutes déjà... Non, je n’étais pas très pressé de partir.

Salam India !


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